3 février 2020

Les guambianos, le peuple Misak, une ethnie de Colombie

 

Les Guambianos [1], ou peuple Misak [anisi on été connus par les espagnoles],vivent sur un petit territoire nommé Guambia en Colombie. Cette Ethnie de Colombie est installée sur le versant ouest de la cordillère centrale dans le département du Cauca, tout autour de la municipalité de Silvia.

Les croyances des Misak proviennent d’un étonnant syncrétisme entre spiritualité millénaire et religion catholique. Une partie de la population guambiana s’est d’ailleurs quelque peu éloignée du reste en pratiquant plus fervemment cette dernière, imposée pendant longtemps par les colons. Par exemple, les rites funéraires sont imprégnés de catholicisme.

La mort est considérée comme un voyage, il faut donc équiper le défunt de pièces de monnaie, de nourriture, de divers ustensiles.

Les Guambianos ont développé une science de la médecine traditionnelle. A cet effet, ils font pousser du pouliot (sorte de menthe), de l’arnica, des feuilles de coca ou du romarin. Le chaman qui pratique la médecine est appelé Murbik . Il est l’intermédiaire entre les hommes et les esprits.

Éducation

L’éducation est donnée au sein des communautés et inclus entre autres l’apprentissage de l’agriculture, de la langue native, des techniques de tissage, etc. Aujourd’hui, les Guambianos peinent à faire valoir leur culture [2].
Les Misak ont été largement exposés à la culture occidentale lors de la conquête espagnole puis lors de l’installation des encomiendas (système productif qui concentrait massivement les paysans souvent indigènes) et enfin lors de l’affirmation de l’autorité de l’Etat colombien moderne. On recense de nombreuses expulsions systématiques et de déplacements de populations dans cette région.

Beaucoup de Guambianos furent arrachés à leurs terres et intégrés à la société colombienne au cours du temps, le plus souvent travaillant comme paysans journaliers. Il faut tout de même rappeler que les Guambianos sont considérés comme une ethnie en danger d’extinction. Le conflit armé colombien les a pendant longtemps placé entre deux feux. Entre 2003 et 2008, plus de 1.300 Guambianos ont été déplacés par les affrontements.

Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC)

Dans les années 70-80, le peuple Misak a joué un rôle actif dans les différents soulèvements indigènes du Cauca pour protester contre les lois étatiques, les privant d’autonomie sur leurs terres et menaçant leur héritage culturel. Ils ont à cet effet participé à la création en 1971 du Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC) qui lutte pour la préservation des territoires indigènes, l’autonomie des resguardos et l’élaboration d’une législation propre.

Depuis 1991, après la reforme constitutionnelle, ces revendications ont été concrétisées dans une certaine mesure dans la Constitution. L’Etat colombien leur permet aujourd’hui de définir un Plan de Vida (Plan de vie) qui consacre 5 objectifs : récupérer une autonomie propre, un

système de justice indépendant, la culture et la cosmovision ancestrale, les espaces naturels vitaux et la reconstruction économique et sociale. Cette réappropriation de leurs droits face à la modernité témoigne de leur volonté de conserver coute que coute leurs traditions.
Parmi ces communautés, de nombreux jeunes vont se former à la ville pour revenir prêts à affronter les défis du monde actuel. Ces juristes, ingénieurs ou chercheurs ont fait le choix de ne jamais oublier leurs racines. Certaines initiatives locales en témoignent comme la création d’une émission de radio Numuy Wam ou la participation de Guambianos dans divers journaux locaux.

Les festivités

Les chants et les danses rythment les différents rites et les festivités. Leurs regards mélancoliques voire taciturnes se chargent alors de gaité et d’allégresse. Au son des tambours et des flûtes andines, ils dansent en lignes, hommes et femmes en face à face, ou parfois en spirale ou en ronde, interrompant le silence des montagnes par des cris, chants, lamentations ou autres odes à la Terre.

Les fêtes majeures se déroulent au moment de Noel, où les Guambianos se déguisent et se peinturlurent le visage de rouge ou de noir.

Couleurs éclatantes à l’habillement

Les Guambianos attachent une importance toute particulière à l’habillement. Leur élégante tenue est un symbole de résistance et de représentation collective face au monde occidental et sert également à se différencier des autres communautés natives du pays. En raison des conditions climatiques, les vêtements sont chauds, souvent confectionnés avec de la laine, et les couches se superposent.

Hommes comme femmes portent de longues jupes bleu nuit, cintrées de larges ceintures de cuir, qui leur couvrent les jambes. Les premiers enfilent ensuite sur leurs épaules d’épaisses ruanas (ponchos) qu’ils complètent en portant une écharpe. Les chapeaux sont d’usage courant, tantôt de paille tantôt melon en feutre. Les femmes se drapent de pagnes d’un bleu vif bordés de rouge ou de couleurs éclatantes. Leur cou est serti de nombreux colliers qui en s’accumulant en viennent parfois à peser plusieurs kilos ! Sur leurs épaules, elles portent les fameuses mochilas (besaces tissées) pour transporter les choses du quotidiens ou les offrandes lors des cérémonies. Les hommes, eux, se déplacent avec un bâton de bois sombre, finement sculpté.

 

[1] Los misak conservan su lengua materna denominada Wampi-misamerawam, y la consideran un factor fundamental de su identidad étnica y cultural. En lengua Misak, Kauca significa “madre de los bosques”.


[2] El Censo de Departament Administrativo Nacional de Estadísticas – DANE del año 2005 reportó 21.085 personas autoreconocidas como pertenecientes al pueblo Guambiano, de las cuales el 50,4% son hombres (10.620 personas) y el 49,6% mujeres (10.465 personas). El pueblo Misak se concentra en el departamento de Cauca, en donde habita el 91,3% de la población (19.244 personas)