3 février 2020

Les célèbres réalisations du peintre de Colombie Fernando Botero

L’artiste peintre et sculpteur colombien Fernando Botero naît le 19 avril 1932 à Medellin. À partir de 1967, Botero voyage régulièrement entre la Colombie, New York et l’Europe. Il visite ainsi l’Italie et l’Allemagne où il étudie l’œuvre de l’artiste allemand de la Renaissance, Albrecht Dürer, ce qui lui donne l’inspiration pour réaliser une série de grands dessins au fusain sur toile nommée Dureroboteros. Durant cette période, Botero réalise également plusieurs peintures à partir du tableau Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. La première exposition du peintre colombien à Paris a lieu en septembre 1969, à la galerie Claude Bernard.

Fernando Botero est marqué par les oeuvres de la Renaissance, par l’importance qui y est donnée à la couleur et à la forme. Depuis son enfance, il a toujours été fasciné par les figures colorées des retables colombiens.
Sa première exposition personnelle se tient à Bogotá en 1951. L’année suivante, Fernando Botero reçoit un prix du Salon des artistes colombiens et s’embarque pour l’Europe. En Espagne, il se passionne pour les grands maîtres du Prado (Velázquez, Titien, Rubens, Goya). A Paris, il fréquente le Louvre, puis se rend en Italie où il admire les artistes de la Renaissance, notamment Piero della Francesca et Paolo Uccello.

En 1956, avec la peinture “Nature morte à la mandoline”, Fernando Botero découvre pour la première fois la possibilité d’exalter d’une façon extrêmement personnelle le volume des formes.
est abolie au profit du gigantisme.
Homme de toutes les cultures, il s’installe à New-York en 1960. Le MOMA acquiert la première version de sa “Mona Lisa à l’âge de douze ans”, ce qui lui confère une certaine reconnaissance du milieu artistique. Les sculptures monumentales de Botero ont fait le tour du monde. Présentées pour la première fois en 1991 à Florence, elles se retrouvent les années suivantes à Monte- Carlo, Paris, New York et Madrid.

Entre 1976 et 1977, Botero s’adonne essentiellement à la sculpture, avec pour résultat la réalisation de vingt-cinq œuvres. En 1976, à la suite d’une rétrospective de son œuvre au musée d’art contemporain de Caracas, il se voit décerner la médaille Andrés Bello par le président du Venezuela. L’année suivante, il épouse Sophía Vári et, en reconnaissance des services rendus à la Colombie, reçoit la Croix de Boyacá par le gouvernement régional d’Antioquia.

En septembre 1981, il est invité par Vogue Paris à illustrer les collections de couture : il réalise une série de quinze peintures et douze dessins. Deux ans après, Fernando Botero réalise une série d’illustrations pour Chroniques d’une mort annoncée de Gabriel Garcia Márquez qui paraît dans le premier numéro de Vanity Fairet part installer un atelier à Pietrasanta en Italie, connue pour la qualité de ses fonderies, afin de pouvoir travailler sur ses sculptures. À partir de 1984, il peint presque exclusivement des scènes de tauromachie pendant deux ans. Ses tableaux intitulés La Corrida vont être exposés dans de nombreux pays tels que l’Allemagne (Munich, Brême), l’Espagne, l’Italie (Milan, Naples), le Japon ou le Venezuela.

Le 10 juin 1995, lors d’un attentat à Medellín qui cause la mort de 28 personnes et en blesse 217 autres, la sculpture de bronze de Botero, L’Oiseau, est détruite. En guise de message de paix, l’artiste fait don à la ville d’une nouvelle sculpture destinée à être placée près de celle qui été pulvérisée.

Un musée lui est aujourd’hui consacré à Bogota avec 123 de ses créations et 85 œuvres d’autres artistes comme Auguste Renoir, Pablo Picasso, Joan Miro, Salvador Dali, Marc Chagall, Max Beckmann, Pierre Bonnard…
Mais c’est le musée d’Antioquia qui comporte le plus grand nombre d’œuvres de l’artiste : il lui fit don de 187 œuvres (toiles, dessins et sculptures) en 2012.

Artiste prolifique, Fernando Botero a fêté en 2012 ses 80 ans avec plus de 3000 tableaux et 300 sculptures à son actif.

En 2004, Fernando Botero s’insurge contre les mauvais traitements subis par les prisonniers de la prison d’Abou Ghraib en Irak et entreprend une série d’œuvres inspirées de ces faits. En 2008, il est nommé docteur honoris causa par l’universidad autónoma de Nuevo León où il présenta une exposition de ses œuvres polémiques sur Abou Ghraib.

 

Botero et le projet urbain Parques del rio

En ­Colombie, pays sans train, les trois villes les plus dynamiques – Bogota, Medellin et Cali – sont bizarrement nichées dans les Andes, loin de la mer et des grands cours d’eau. Berceau de l’industrie colombienne, Medellin devait se relier au reste du pays. Dans les années 1930, la rivière cristalline qui serpentait au fond de la vallée de l’Aburra a été canalisée à grand renfort de ciment, « tel un fou ligoté sur son lit », dira le ­célèbre urbaniste et peintre Pedro Nel Gomez. Vingt ans plus tard, comme toutes les autres villes du monde, Medellin se rend à la voiture et au béton. La voie ferrée – il y en a eu une de ­construite – et les routes optent pour le tracé le plus ­facile, à savoir la partie plate de la ville au bord du cours d’eau. Dans les années 1990, le métro fera de même.

Le premier jardin du projet urbain « Parques del rio » (« parcs de la rivière ») a été inauguré en 2016, le deuxième devrait l’être en décembre de la même année. Neuf hectares de verdure auront alors été gagnés sur le béton. Et ce n’est qu’une première étape. Au total, 320 hectares doivent être réaménagés et une dizaine de parcs construits le long des 17 kilomètres de rivière que compte la deuxième ville de Colombie. Avec ce projet, le nom de Medellin, qui, dans l’imaginaire de la planète, reste ­associé à celui du narcotrafiquant Pablo Escobar, s’impose un peu plus comme synonyme d’innovation urbaine.

Le rapide développement industriel de la région a transformé la rivière en cloaque malodorant sans que, pendant longtemps, les pouvoirs publics s’en soucient. Enchâssée entre les voies rapides et les rails, coupée du tissu urbain, la rivière suit son triste cours loin du regard des ­habitants de la ville et de ses politiciens.

Il faut attendre le début des années 1990 pour que soit mis en place un programme d’assainissement des eaux. Ses résultats sont spectaculaires mais encore imparfaits et la rivière, alimentée par des dizaines de ruisseaux qui dévalent des favelas, reste impropre au contact humain. Il n’est pas prévu que les poissons, chassés par la force du courant depuis que les eaux ont été canalisées, reviennent

« Les ponts ayant été pensés pour les voitures, traverser la rivière à pied est difficile, voire dangereux », rappelle Jorge Perez ­Jaramillo. En montrant de la main les deux passerelles appelées à relier les deux premiers jardins, Sebastian Monsalve explique : « Ce sont les deux seuls passages pour piétons construits en plus de soixante-dix ans. »Le parc est devenu le seul point de contact, sur plusieurs kilomètres, entre la ville et sa rivière.

 

Prix innovation urbaine à Medellin en France

Créés en 2016, les prix de l’innovation urbaine – « Le Monde » Cities ­récompensent des solutions concrètes au service du bien-vivre des ­habitants, de la justice sociale et de l’adaptation de la ville à la transition radicale liée au réchauffement climatique.

Medellín , la deuxième ville de Colombie collectionne les récompenses pour ses projets d’innovation urbaine. Celui de « Parques del rio » a reçu  le prix « Le Monde » – Cities de la catégorie « urbanisme », le vendredi 28 juin 2018.